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Photo du rédacteurMarie-Ève Touzin

Vos objectifs pour vous sentir mieux cette année

Dernière mise à jour : 12 janv.

Avec chaque nouvelle année qui commence, viennent souvent des résolutions, des objectifs personnels qu'on souhaite atteindre afin d'améliorer notre vie. Ces objectifs peuvent toucher à n'importe quelle sphère, et demander de l'effort le plus simple au plus ardu. Quand on est un proche d'une personne vivant avec la maladie mentale, que peut-on souhaiter, de quelles manières a-t-on envie d'essayer d'améliorer notre situation? Même si chaque personne est différente et a ses propres désirs et ambitions, il peut y avoir certains objectifs qui sont souvent communs à l'entourage - en voici quelques-uns.

 

Trouver plus de temps pour soi


Les personnes qui interagissent au quotidien avec un proche atteint, surtout si c'est une personne dont elles doivent s'occuper, peuvent être plus à risque d'épuisement. Prendre soin d'un proche qui ne va pas bien, ça amène à devoir penser à beaucoup de choses, et à souvent s'inquiéter de beaucoup de choses aussi. De plus, les interactions entre la personne atteinte et son entourage peuvent, pour plusieurs raisons, être complexes et difficiles. Cela amène par exemple les familles à devoir gérer des situations parfois frustrantes ou stressantes.

 

Prendre plus de temps pour soi est un objectif qui revient à s'accorder des pauses afin de se changer les idées et se ressourcer mentalement. C'est aussi comprendre qu'on ne se repose pas seulement parce qu'on en a envie, mais parce qu'on en a besoin. Il faut se permettre de se créer des occasions où l'on pourra déposer de côté les responsabilités et la charge mentale pour un moment. Cela peut inclure les moments seul avec soi, les rencontres avec des amis, la redécouverte d'un passe-temps apprécié ou l'essai d'une nouvelle activité - n'importe quoi qui vous permettra de décrocher un moment de votre rôle d'aidant, et de vous concentrer sur votre bien-être.

 

Apprendre à mettre ses limites


Il peut être difficile de dire non à une personne qu'on aime, surtout si on n'en a pas l'habitude. Il y a plusieurs raisons qui nous empêchent de mettre nos limites : la peur de faire de la peine, la peur de créer un conflit, ou simplement le sentiment qu'on n'a pas le droit de refuser. Vivre avec une personne atteinte peut amener des situations où il serait bénéfique pour notre propre santé mentale d'établir certaines limites avec notre proche - par exemple, en lui nommant le type de langage ou de ton qu'on ne pourra pas tolérer, ou encore, en lui expliquant les limites de l'aide qu'on peut lui apporter.

 

Le fait de mettre ses limites revient aussi à apprendre à être à l'aise avec le fait de dire « non », ce qui n'est pas nécessairement chose facile. Mais il y a moyen d'exprimer son refus sans être rude, en demeurant autant que possible calme, mais ferme sur notre position. Ça ne revient pas à dire à notre proche qu'on ne se soucie plus de lui ; si c'est là notre crainte, on peut même lui expliquer que, malgré la limite ou le refus qu'on pose, ça n'enlève pas le fait qu'on reste présent et qu'on tient à lui. Si on a encore du mal à dire simplement « non », on peut essayer des alternatives, en disant par exemple qu'on ne se sent pas disponible mentalement pour l'aider au mieux présentement, et en le redirigeant vers une ressource (professionnel, membre de la famille, ami) qui sera peut-être plus apte à l'aider en ce moment.

 

Oser aller chercher du soutien


Il peut sembler évident que lorsqu'on vit une situation difficile, nous allons chercher du soutien - mais dans les faits, ce n'est pas toujours le cas. Plusieurs personnes restent seules avec leurs difficultés, pour beaucoup de raisons différentes : elles ne savent pas vers qui se tourner, elles ont peur de déranger, elles ont toujours eu l'habitude de régler les choses par elles-mêmes, ou bien elles ont du mal à demander de l'aide, à trouver les bons mots, etc. Trouver du soutien pour soi est pourtant l'un des facteurs qui peut nous aider le plus à mieux vivre notre situation.

 

Si vous ne savez pas vers qui vous tourner par rapport à ce que vous vivez avec votre proche atteint de maladie mentale, il y a évidemment les services du Portail qui sont disponibles pour vous. Outre notre organisme, il y a peut-être des gens de votre entourage à qui vous aimeriez pouvoir vous confier, mais sans nécessairement être à l'aise de le faire, ou sans vraiment savoir comment aborder les choses qui vous pèsent. On a souvent peur de déranger, mais la plupart du temps, les gens qui nous aiment préféreraient savoir qu'ils ont pu être là pour nous faire sentir un peu mieux, plutôt que de penser qu'on n'était pas suffisamment à l'aise de leur parler. Une manière assez simple d'aborder un proche pour lui parler de comment on se sent pourrait être de lui dire : « Salut, est-ce que tu serais disponible en ce moment pour jaser? C'est un peu difficile pour moi ces temps-ci. ». C'est une requête formulée de manière simple et claire, où l'on est à la fois honnête sur comment on se sent, tout en s'informant de la disponibilité de l'autre. Aller chercher du soutien n'est jamais faible ou honteux ; c'est un choix responsable, qui démontre qu'on a eu le courage et le jugement nécessaires pour demander de l'aide dans une situation que l'on avait trop de mal à gérer seul.

 

Revoir ses attentes de manière plus réaliste


Nous avons souvent une vision particulière de la vie que nous aimerions pouvoir vivre. Quand on vit avec un proche atteint, on aimerait que notre vie à nous, que sa vie à lui, et que notre relation avec lui corresponde à telle vision idéale que l'on s’en fait. Il peut être bon de travailler vers ces objectifs positifs, mais parfois, malgré nos efforts, le résultat ne pourra peut-être jamais être exactement comme on l'espérait. On doit parfois essayer d'accepter l'imperfection, en trouvant tout de même du mérite dans l'amélioration accomplie.

 

Se fixer des objectifs plus petits et à court terme aide à rester réaliste dans nos attentes, et à voir les petites réussites de manière plus concrète et constante. Les rêves et les buts à long terme sont encore là, mais on s'efforce quand même de travailler sur ce qui peut être fait au quotidien. Les bénéfices significatifs de ces efforts se voient davantage sur la durée, grâce à la répétition. Les améliorations acquises ont d'ailleurs probablement plus de chances d'être solides si ce sont de petites choses qui ont été travaillées souvent et pendant un certain temps. Être plus réaliste, c'est aussi comprendre ses propres limites, ainsi que celles de notre proche, et s'y ajuster. On voudrait évidemment que la personne qu'on aime se sente mieux le plus vite possible, mais ça ne dépend pas vraiment de notre volonté. La personne qui se rétablit le fait au rythme auquel elle est capable, et il est important que nos attentes s'ajustent à ce rythme. Il est bon de toujours garder des espoirs pour l'avenir de la personne qu'on aime ; vivre avec la maladie mentale ne revient pas à faire une croix sur les projets futurs, mais plutôt parfois à les revoir, les repenser, et les réajuster, afin qu'ils deviennent plus accessibles et motivants.

 

S'informer davantage sur la maladie


Quand la maladie arrive, on n'est jamais prêt, et parfois, la situation nous tombe dessus sans qu'on ne comprenne vraiment ce qui se passe. Les maladies mentales sont souvent plus complexes qu'elles n'y paraissent, et les manières dont elles se manifestent peuvent être compliquées à comprendre vraiment. En tant que personne atteinte, le fait que l'entourage ait du mal à comprendre notre maladie peut nous faire sentir anxieux, incompris et seul ; en tant que proche, le fait de ne pas comprendre ce qui se passe avec la personne atteinte peut amener de la confusion, un sentiment d'impuissance et beaucoup de stress. Pour vous comme pour votre proche, vous avez donc tout intérêt à vous informer au mieux sur le type de problématique qu'il vit.

 

Lisez des livres sur le sujet, parlez à des professionnels, informez-vous comme vous le pouvez auprès de sources fiables. Avoir des connaissances amène un pouvoir d'action sur la situation : on se sent moins désemparé, on connaît mieux les signes de rechute et les traitements disponibles, on apprend ce qui est typique de vivre dans cette maladie, bref, ça peut être sécurisant de comprendre ce qui se passe (et, si notre proche atteint est ouvert face à sa maladie, on peut aussi partager les informations qu'on apprend avec lui, lui transmettre de l'espoir face à sa situation).

 

Apprendre à pardonner et à se pardonner


La maladie mentale engendre souvent son lot de souffrances, autant pour la personne atteinte que pour ses proches. La souffrance peut engendrer d'autres sentiments négatifs, comme le stress, la colère, la culpabilité, le ressentiment. Dans des situations où les gens souffrent, il est malheureusement fréquent qu'ils se blessent entre eux. Cela peut parfois affecter de manière marquée et durable les relations.

 

Le pardon n'est généralement pas une chose facile pour beaucoup de gens. On voudrait que l'autre reconnaisse qu'il nous a blessé - et, de son côté, peut-être que l'autre personne a la même attente envers nous - mais les situations n'évoluent pas toujours jusqu'à cette reconnaissance et cette validation du ressenti de chacun, et le pardon devient alors encore plus difficile. Dans ces cas, bien qu'il soit important de ne pas ignorer et refouler ce qu'on ressent, on peut tout de même essayer de focuser sur les bons moments qu'on passe avec notre proche. Travailler sur la qualité de la relation est toujours bénéfique, et aide à créer ou à rebâtir le lien de confiance. La communication est d'ailleurs plus facile dans les relations où la confiance est plus solide ; peut-être qu'un jour, les discussions difficiles et le pardon deviendront ainsi plus accessibles. Enfin, le pardon peut aussi être un acte envers nous-même : il arrive que les proches se demandent si la personne qu'ils aiment a développé sa maladie à cause d'eux, ou bien ils se disent qu'ils auraient dû voir venir la situation, et faire ou encore ne pas faire telle chose en particulier dans le passé. Dans certains cas, le pardon de soi peut être encore plus difficile que le pardon envers l'autre. Il est important de se rappeler que lorsque nous posons une action, nous faisons souvent au mieux des connaissances et des capacités que nous avons à ce moment précis. Si on savait d'avance les conséquences négatives de nos choix, on en ferait probablement d'autres à la place - mais, justement, on ne peut jamais connaître avec certitude le futur à l'avance. Il peut être bon de se rappeler ces choses lorsqu'on se met à se sentir trop coupable de la situation.

 

Définir ses priorités


Nous vivons à une époque et dans un contexte social où nous avons l'impression de devoir faire des dizaines de choses par jour, et de ne souvent jamais arriver à toutes les accomplir. Nos pensées doivent être tournées vers plusieurs responsabilités à la fois : le travail, la famille, l'argent, les tâches à la maison, etc. Quand on rajoute à cela la maladie d'un proche, il est plus que normal de se sentir dépassé et épuisé. Il importe dans ces moments de ralentir un peu, et prendre le temps de redéfinir ce qui est le plus important pour nous, afin de ne pas meubler notre horaire seulement avec des obligations. Prendre du temps pour ce qui importe personnellement, c'est aussi une priorité si l'on veut avoir une vie plus équilibrée.

 

En ce début d'année, il peut être intéressant de faire un petit bilan sous forme de questionnements personnels : Comment s'est passée votre dernière année? Qu'est-ce que vous auriez aimé faire différemment? Quels sont les moyens que vous aimeriez mettre en place cette année pour vous reposer et vous sentir mieux? Quelles sont les valeurs qui comptent le plus pour vous? De quelles manières pourriez-vous passer plus de temps de qualité avec votre proche? Définir nos priorités, c'est un peu définir l'orientation vers laquelle on veut mener notre vie, prendre le temps de réfléchir à quoi on aimerait qu'elle ressemble, et reprendre du pouvoir sur notre situation en choisissant les choses sur lesquelles on aimerait s'efforcer de mettre plus d'énergie.

 

Les classiques (alimentation, sommeil, exercice, socialiser)


Ce n'est pas parce que ce sont des résolutions très « typiques » que ça signifie qu'elles sont dépassées. La maladie mentale amène son lot de stress et de fatigue, et pour pouvoir y faire face de la manière la plus optimale possible, que ce soit pour la personne atteinte ou pour ses proches, le fait d'être capable de maintenir de saines habitudes de vie peut être assez aidant.

 

Une alimentation riche en vitamines et en minéraux, avec moins d'aliments transformés et en s’hydratant bien, pour garder notre corps et notre cerveau en meilleure condition ; un sommeil de qualité et suffisant pour se recharger le corps et l'esprit ; de l'exercice physique pour se changer les idées et produire de l'endorphine, qui fait ressentir du bien-être. Et aussi, garder des liens sociaux forts avec les personnes qui sont significatives pour nous, afin de passer avec eux des moments de qualité, et se sentir également moins isolé dans notre situation.

 

Conclusion


Tous ces objectifs ne sont évidemment que quelques exemples, et il en existe probablement beaucoup d'autres ; les résolutions que vous choisirez pour vous seront probablement celles qui correspondent le plus aux besoins prioritaires dans votre vie.

 

Et vous, quels sont les objectifs qui vous tiennent le plus à cœur pour la nouvelle année? Lesquels sont, selon vous, les plus susceptibles d'améliorer positivement votre vie, ou votre relation avec votre proche?




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