UN MEMBRE DE MA FAMILLE EST ATTEINT DE MALADIE MENTALE
1. Mon frère ou ma soeur est atteint.e de maladie mentale, alors j’ai peur d’avoir des enfants, et de prendre le risque qu’eux aussi développent la maladie mentale.
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Le patrimoine génétique reçu peut beaucoup varier dans une relation fraternelle. Ainsi, si nous savons avec certitude que nous partageons avec chacun de nos parents 50% de patrimoine génétique (soit 50% de ressemblance), nous ne pouvons savoir, par contre, ce que nous partageons avec notre frère ou notre sœur. Théoriquement, tout est possible entre 0% et 100%. Autrement dit, génétiquement, nous pouvons être complètement identiques ou différents. (Source : DAVTIAN, Hélène, Les frères et sœurs de malades psychiques, UNAFAM, Paris, 2003, 36 p)
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2. Si je m’éloigne du membre de ma famille atteint de maladie mentale, ce sera le signe que je l’abandonne, que je n’ai plus d’intérêt pour lui.
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La prise de distance n’est pas synonyme d’abandon, ni de désintérêt. Ce n’est pas parce que l’on s’éloigne que l’on ne s’intéresse plus à son proche, ou que l’on n’est pas concerné par sa souffrance. Nous avons rencontré des membres de la famille de personnes souffrant de maladie mentale qui, bien qu’éloignés, se sont beaucoup renseignés sur la maladie. Ils ont eu besoin de cette distance pour s’y intéresser; sans cette distance, ils restaient sous l’emprise de la maladie. Il ne s’agit pas d’un éloignement pour se libérer, mais c’est parfois le seul moyen pour se recentrer et retrouver ses capacités de penser et de réfléchir, car on constate que beaucoup de proches continuent à ressentir de la souffrance malgré cette distance. (Source : DAVTIAN, Hélène, Les frères et sœurs de malades psychiques, UNAFAM, Paris, 2003, 36 p.)
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3. Il est anormal que je ressente de la culpabilité ou de la jalousie envers mon frère ou ma soeur qui est atteint.e de maladie mentale.
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Un des premiers impacts de la maladie mentale d’une personne sur sa fratrie est l’exposition à la souffrance des parents, à leur désarroi. Si on ne lui explique pas que ce n’est pas sa faute, le frère ou la sœur de la personne atteinte pourra avoir du mal à bien comprendre, et ressentir de la culpabilité. « C’est de ma faute si mes parents sont tristes. Je n’en ai pas assez fait pour mon frère ou ma sœur, alors que moi j’allais bien. ». À cela peuvent souvent se mêler des sentiments d’abandon, de jalousie et même de colère d’une personne devant la surprotection et l'attention excessive des parents vis-à -vis son frère ou sa soeur atteint.e de maladie mentale, ainsi que la honte et la culpabilité qui s’ensuit. (Source : PAYRARD, Marie, psychologie@jir.fr)
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4. Un membre de ma famille a une maladie mentale et c’est moi qui est épuisé, ce n’est pas normal.
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La majorité des études démontrent que le fait d’avoir un proche atteint de maladie mentale provoque des effets négatifs sur la santé physique, surtout dans le cas de la prise en charge de cette personne. Une étude interne de la FFAPAMM rapporte que 82% des familles se disent épuisées. Par ailleurs, une récente recherche révèle que la détresse émotionnelle des membres de l’entourage est trois fois plus élevée que dans la population en général (60% vs 20%). (Source : PROVENCHER, Hélène, Le point de vue des familles face à la reconfiguration des services de santé mentale dans le contexte du soutien familial, FFAPAMM, Québec, 2001, 50 p.)
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5. Les rencontres familiales incluant le membre de ma famille atteint de maladie mentale ne sont plus possibles.
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Il faut savoir prendre en compte la fragilisation que peuvent engendrer les rencontres familiales. Essayer de trouver ensemble des compromis réalisables qui concilieraient, au mieux, les désirs et les craintes des uns et des autres, est un exercice de tolérance et de respect des limites de chacun, un moyen de diminuer la tension créée par la peur de l’inconnu et de l’imprévisible. (Source : DAVTIAN, Hélène, Les frères et sœurs de malades psychiques, UNAFAM, Paris, 2003)
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